Motion déposée par Lotfi MOSTEFA (chef de groupe PS-vooruit-cdH) au Conseil communal du 27 mai 2021
Vendredi 7 mai 2021, des affrontements sur l’esplanade des Mosquées, entre
Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes, ont fait près de 200 blessés côté
palestinien et 6 côté israélien. Depuis cette date, la répression des civils palestiniens
se poursuit impitoyablement à Jérusalem-Est.
La nuit du 10 mai, en représailles, Israël a commencé à mener des raids meurtriers
dans la bande de Gaza. Le Hamas a répliqué par de nombreux tirs de roquettes à
destination d’Israël.
En date du 16 mai 2021, le bilan des autorités palestiniennes faisait état de 139 morts,
parmi lesquels 39 enfants et 1.000 blessés dans les bombardements israéliens sur la
bande de Gaza. En Israël, les roquettes lancées par le Hamas avaient tué 10
personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et avaient fait plus de 560 blessés,
selon les secours.
Dans la nuit du 17 au 18 mai, l’armée israélienne a détruit le seul centre de tests
Covid pour les deux millions d’habitants de la Bande de Gaza.
Quelques jours avant, l’Associated Press était détruite par des raids israéliens…
Cibler des bâtiments médicaux, des populations civiles par des roquettes ou des
bombardements disproportionnés, n’est-ce pas une violation du droit humanitaire ?
Peut-on sans mâcher ses mots parler de crime de guerre dans le chef de l’État
d’Israël ?La situation s’embrase depuis que des centaines d’habitants palestiniens (plus de 300)
du quartier de Sheikh Jarrah sont menacés d’une expulsion de leurs maisons afin d’y
installer des colons israéliens.
Par ailleurs, le plan d’expulsion forcée de plusieurs familles du quartier palestinien de
Sheikh Jarrah de Jérusalem-Est est l’évènement déclencheur d’une escalade devenue
incontrôlable. Depuis quelques semaines, plusieurs familles de ce quartier de
Jérusalem-Est attendaient une décision de justice prévue le 10 mai devant confirmer
ou non leur expulsion en faveur de colons israéliens.
Plus d’une fois, l’armée israélienne a fait irruption dans la mosquée Al-Aqsa pour en
chasser les fidèles avec des tirs de balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et
autres grenades assourdissantes, y compris dans la partie réservée aux femmes.
Plusieurs familles du quartier de Silwan ont également vu leurs maisons détruites,
alors que des centaines d’autres familles palestiniennes de Jérusalem vivent sous la
menace de destruction de leur maison.
Ce climat d’une extrême violence doit être analysé au regard de la politique d’apartheid
imposée par la puissance occupante sur la population palestinienne de la ville.
Tandis que les 15 et 16 mai 2021, des manifestations de commémoration de la Nakba
se sont déroulées dans de nombreuses grandes capitales du monde, d’autres
rassemblements, pour la paix et des peuples, ont pris place en Israël.
Cette dimension de solidarité entre les peuples est absolument essentielle. Elle nous
permet de souligner que les positionnements politiques, portés par la présente motion,
s’adressent à des dirigeants et ne ciblent, en aucun cas, les communautés et
diasporas dans le monde.
D’une part, les attaques du Hamas, traduites par l’envoi aveugle de milliers de
roquettes (2300 en date du 16 mai 2021) sur des populations civiles israéliennes et,
sont indéniablement condamnables au regard du droit international.
D’autre part, la radicalisation extrême du gouvernement de Benyamin Netanyahou est
dénoncée par de nombreuses associations de défense des droits humains et par les
instances internationales. Human Right Watch dénonce, par exemple, ces faits de manière non équivoque : «
Les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de
persécution ! » L’ONG américaine rejoint ainsi des organisations israéliennes comme
B’tselem, Yesh Din et d’autres ONG internationales dans cette qualification claire.
Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a, de son côté, déclaré ceci :
« Israël doit arrêter les démolitions et les expulsions à Jérusalem, conformément à ses
engagements en vertu du droit international humanitaire ». « Tous les dirigeants ont la
responsabilité d’agir contre les extrémistes et de dénoncer tous les actes de violence
et de provocation ».
Amnesty international, de son côté, dénonce l’usage répétitif, par les forces de sécurité
israéliennes, d’une « force injustifiée et excessive contre des manifestant·e·s
palestiniens à Jérusalem-Est ».
A la demande de la Tunisie, une réunion du Conseil de Sécurité est prévue à ce sujet.
Des voix s’élèvent partout dans le monde pour exhorter Israël à respecter le droit
international et faire cesser les violences